tromblon

tromblon [ trɔ̃blɔ̃ ] n. m.

• 1803; altér. de trombon → trombone

1 ♦ Anciennt Arme à feu portative dont le canon évasé en entonnoir pouvait recevoir une charge de plusieurs balles. ⇒ espingole. « Un tromblon tout chargé, s'ouvrant comme un cratère » (Hugo).

♢ Sorte d'entonnoir qu'on adaptait au canon du fusil Lebel, pour le lancement de grenades spéciales.

2 ♦ Par anal. Tromblon ou chapeau tromblon : ancien haut-de-forme évasé au sommet. Des chapeaux tromblons.

♢ Fam. vx Chapeau.

● tromblon nom masculin (italien trombone, trompette) Sorte d'espingole ou de fusil à canon évasé utilisés au XVIII^e s. Cylindre creux qui s'adapte au bout du canon du fusil et permet le lancement de grenades ou de fusées.

⇒TROMBLON, subst. masc.

A. — HIST. DES ARMES

1. [Du mil. du XVIII^e s. au déb. du XIX^e s.] Arme à feu dont le canon évasé en forme d'entonnoir permettait de tirer une charge de plusieurs projectiles à une faible distance. Synon. vx espingole. Aussitôt que la nuit aura clos tous les yeux, endormi tous les soupçons, le jeune reclus rallumera sa lampe et s'échappera de sa cellule à pas furtifs, un tromblon sous sa robe (BERTRAND, Gaspard, 1841, p. 166). Il empoigna un tromblon gorgé de chevrotines et le déchargea. Le tromblon, vomissant quinze balles, sembla un coup de mitraille (HUGO, Quatre-vingt-treize, 1874, p. 165).

2. Pendant les deux guerres mondiales, manchon qui s'adaptait au canon d'un fusil pour permettre le lancement de grenades, de fusées. Nos équipements furent complétés (...) fusils mitrailleurs (...) ces tromblons qu'on ajoutait au fusil pour lancer les grenades cylindriques (...) on nous distribua toute cette fonte, cet acier (...) tout ce barda d'un poids mortel (VIALAR, Morts viv., 1947, p. 133).

B. — P. anal., HIST. DU COST. (Chapeau) tromblon. Chapeau haut-de-forme dont le fond est évasé. Mon oncle mit sa redingote à brandebourgs, prit son chapeau tromblon, et nous descendîmes dans la rue, qui m'avait l'air extraordinairement changée (A. FRANCE, Bonnard, 1881, p. 288). Représentez-vous un grand vieux, maigre (...) toujours vêtu de noir, coiffé d'un tromblon noir disproportionné (L. DAUDET, Salons et journaux, 1917, p. 138).

Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1803 « arme à feu portative à canon évasé » (BOISTE); 1917 p. ext. « dispositif lance-grenades de forme cylindrique qui s'adapte au canon d'un fusil » (WILLCOX, A French-English military technical Dictionary, 578 ds QUEM. DDL t. 30); 2. 1841 p. métaph. mode (BOREL, Français peints par eux-mêmes, t. 4, Le Gniaffe, p. 374: Chapeau en tromblon évasé); 1842 chapeau tromblon (HUGO, Rhin, p. 84). Empr., avec l inexpliqué, à l'ital. trombone, att. comme nom d'arme dep. 1550 (B. DELLA VALLE d'apr. DEI), issu p. métaph. de trombone « grande trompette » (trombone). Fréq. abs. littér.:34. Bbg. HOPE 1971, p. 450.

tromblon [tʀɔ̃blɔ̃] n. m.

ÉTYM. 1803, Boiste; trombon, 1580, Baïf; altér. ital. trombone. (→ Trombone).

❖

1 Anciennt. Arme à feu portative dont le canon évasé en entonnoir pouvait recevoir une charge de plusieurs balles. ⇒ Espingole (→ Carabine, cit. 1; 2. pas, cit. 2). — 1923. Sorte d'entonnoir qu'on adapte au canon d'un fusil, d'un mousqueton, pour le lancement de grenades.

1 Ali sous sa pelisse avait un cimeterre,

Un tromblon tout chargé, s'ouvrant comme un cratère,

Trois longs pistolets, un poignard (…)

Hugo, les Orientales, XIII.

2 (1876). Par anal. || Chapeau trombon, ou tromblon : ancien haut-de-forme évasé au sommet.

2 Les gens que l'on rencontre en costume moderne, coiffés de chapeaux tromblons, vêtus de redingotes à la propriétaire (…) vous semblent plus ridicules qu'ils ne le sont (…)

Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 152.

Encyclopédie Universelle. 2012.